Les chevaux P.R.E. sont originaires d'Andalousie (sud de l'Espagne) d'où leur vient également leur dénomination d' andalous qui leur fut attribuée autrefois. Les caractéristiques de cette race sont entre autres sa morphologie carrée, son encolure puissante et ronde ainsi que son abondante crinière.
L'origine du cheval de pure race espagnole remonte à l'ère paléolithique, et aucun de ses traits et de ses caractéristiques ne viennent de l'extérieur de la péninsule ibérique.
Sept cents années de domination romaine de la péninsule ibérique se sont achevées en 406 après J.C., et, bien qu'ils exploitèrent massivement les ibères, ces derniers profitèrent néanmoins de certains avantages. Ils construisirent d'excellentes routes, des aqueducs et des ponts, nombre d'entre eux existant encore aujourd'hui. Plus important pour nous est qu'ils ont établi ce qui semble être les premiers haras bien organisés pour la reproduction. La plupart des chevaux de ces premiers haras venaient de la région qui est aujourd'hui l'Andalousie. La force, la capacité et la vitesse, avec une aptitude remarquable pour apprendre ont fait que le cheval espagnol était fort prisé à une époque durant laquelle la vie d'un homme dépendait littéralement de son cheval.
On parle parfois d'un apport de sang arabe dans la race espagnole, mais cette théorie est invraisemblable. Les maures qui ont envahi l'Espagne au 8ème siècle  avaient emmené avec eux un très petit nombre de chevaux, n'étant pas une armée cavalière. Ces chevaux n'étaient pas des arabes du désert, mais des berbères. La péninsule ibérique avait à cette époque un bien plus grand nombre de chevaux que l'Afrique du Nord. Ce qui fait que les maures, qui étaient pourtant venus avec peu de chevaux, se changèrent rapidement de fantassins en cavaliers.

Des édits royaux du 17ème et du 18ème siècle ont presque signifié l'extinction de la race. Lors de la domination française, le croisement avec des chevaux plus grands et plus lourds (des étalons hollandais, danois et napolitains) a été instauré dans presque toute l'Espagne, sur l'ordre de Napoléon. Les moines chartreux de Jerez de la Frontera, qui élevaient les cartujanos depuis le 15ème siècle, refusèrent strictement d'obéir à cet ordre. Ils cachèrent leurs chevaux afin de continuer à les élever purs. Ce n'est que grâce à leur entêtement et à leur ingéniosité que cette race de chevaux a pu survivre à travers les siècles jusqu'à nos jours.
L'histoire turbulente de la Péninsule ibérique et les explorations plus tardives des marins espagnols eurent une grande influence sur la répartition du cheval espagnol dans toutes les parties du monde connu alors.
A l'époque baroque, toutes les maisons princières et royales se mirent à importer des chevaux andalous afin d'anoblir leurs écuries royales avec ces superbes bêtes.

Les stratégies guerrières changèrent, Les lourdes armures disparurent de plus en plus. Les chevaux massifs et immobiles firent place aux chevaux espagnols plus légers et mobiles avec lesquels on se mit à faire des croisements dans toute l'Europe.
Aucune espèce n'a eu plus d'influence que le cheval espagnol sur le cheval moderne. Le poney gallois, le lipizzan, l'allemand, le danois, le hollandais, le connemara irlandais, le hackney anglais, le Cleveland Bay et le kladruber hongrois, le frison hollandais, le pur-sang anglais,   tous trouvent leurs racines dans le cheval espagnol.
A la fin du 15ème siècle, les montures espagnoles de Christophe Colomb furent les premiers chevaux à mettre le pied sur les Amériques des temps modernes. Hernan Cortes, qui en 1519 avait également emmené des chevaux avec lui, a proclamé lors de sa conquête du Mexique " Après Dieu, nous avons dû notre victoire aux chevaux ".
Il est certain que ce sang andalou vit dans les Amériques d'aujourd'hui. Le quarter horse, l'appaloosa, le paso péruvien, le morgan, toutes ces races trouvent leurs origines dans les chevaux espagnols importés par les conquistadores.
Le mode d'équitation espagnol est également à la base de toute l'équitation des cow-boys américains. Les pratiques que les conquérants espagnols ont introduites il y a 500 ans sont  devenues les traditions western actuelles. En autorisant les Indiens à monter à cheval, les ibériques furent involontairement les initiateurs d'un art équestre qui s'est propagé sur toute la surface des deux Amériques.
En 1580, 24 juments, 3 étalons et 6 poulains ont été envoyés d'Espagne à Lipizza par l'archiduc Charles 11, représentant le troupeau de départ du haras impérial. Ce fut le début de la célèbre école d'équitation espagnole de Vienne. Les chevaux espagnols étaient les montures préférées des rois, de l'aristocratie et  des maîtres d'équitation reconnus de l'époque.
Des maîtres tels que Xénophon, Giraldo, Aguilar, Pluvinal, Newcastle, la Guérinière et Andrade ont tous chanté les louanges du cheval espagnol dans un laps de temps de plus de deux mille ans. Les tableaux magnifiques d'artistes comme Velasquez nous ont montré des monarques arrogants sur leurs coursiers remarquables.
Le P.R.E. se distingue par ses nerfs solides; il est en même temps élégant et doté de beaucoup de tempérament ("fire and grace"), agréable et gentil avec les gens ainsi qu'avec ses congénères. Fier comme un coq et doux comme un agneau, il est intelligent et aime travailler.
Les P.R.E. sont des chevaux de parade et de dressage. Leur point fort ne réside pas dans l'ampleur de leurs foulées. Ils brillent dans les allures relevées telles que le passage, piaffer, pas espagnol, trot espagnol (passage allongé) et levade. Ils sont également prédestinés à l'école au-dessus du sol, c'est-à-dire les sauts d'école tels que cabriole et courbette. Quiconque a un jour la possibilité d'aller visiter l'Ecole Royale de cavalerie espagnole de Jerez pourra admirer tous ces exercices de dressage exécutés de manière parfaite.
En Espagne aujourd'hui, ces chevaux sont encore élevés principalement dans la région d'Andalousie, les principaux centres étant Jerez de la Frontera, Séville et Cordoue. Ces chevaux de race sont surtout un luxe dans leur pays natal où ils sont élevés principalement par l'aristocratie terrienne. Ils sont utilisés pour l'attelage et comme montures pour les caballeros et leurs senoritas, pour les démonstrations  d'équitation de haute école, habituellement d'un très haut niveau et pour la corrida montée.
Le protocole courtois des maisons royales du 16ème siècle voulait que non seulement les cavaliers mais également les chevaux soient ornés de parures. Il y avait des carrosses de parade, des harnachements et des brides de parade ainsi que des selles et des chabraques richement décorées. On tressait parfois des rubans de soie dans les crinières et les queues.
Cette tradition s'est conservée jusqu'à notre époque. Les ferias (marchés et fêtes équestres) de Jerez et de Séville, lors desquelles les rues son remplies de personnes vêtues de magnifiques costumes colorés, montées sur des chevaux parés comme au temps de Louis XIV, sont célèbres dans le monde entier.
Les réjonéadors sont vraiment dignes d'un paragraphe spécial. Ils défient la mort et l'équilibre dans l'arène, combattant des taureaux extrêmement dangereux, aux démarrages et rotations fulgurants, dans une démonstration à couper le souffle de l'homme et du cheval travaillant en totale harmonie. L'agilité, la force et la réaction immédiate du cheval aux aides du cavalier sont au-delà de la crédibilité, la partie la plus dangereuse du travail étant exécutée sans les rênes. La combat est ponctué de mouvements de haute école et ces actions extraordinaires démontrent assurément les qualités exceptionnelles du cheval et du cavalier.
La plupart des familles qui élèvent des chevaux de pure race espagnole l'ont fait durant des générations, et dans de nombreux cas, des siècles. Les chevaux de P.R.E. ont toujours été et sont toujours considérés comme une part importante du patrimoine national. Leur stud-book a été tenu avec soin, mais en 1912 les éleveurs ont décidé d'introduire un stud-book national. Celui-ci est contrôlé par l'armée qui dirige également de grands élevages et qui a beaucoup d'excellents étalons mis à disposition des élevages privés pendant la saison.
Il y a un peu plus de 30 000 chevaux de P.R.E. inscrits dans le stud-book à travers le monde. Le plus grands nombres de chevaux de pure race espagnole à l'extérieur de l'Espagne se trouvent dans Le plus grands nombres de chevaux de pure race espagnole à l'extérieur de l'Espagne se trouvent sur le continent américain et en Australie.
Catherine II, impératrice de Russie
peinte par Virgilius Erichsen
Isabelle, épouse de Philippe IV
Velasquez
Philippe IV roi d'Espagne
Velasquez
Altamira
Si l'on regarde les performances du cheval Evento (aujourd'hui retraité) dans les olympiades d'Atlanta en 1996, lors desquelles son cavalier Ignacio Rambla s'était classé parmi les dix meilleurs cavaliers de dressage,et les résultats que l'équipe d'Espagne arrive à obtenir dans les différents concours en Europe (4ème place en équipe), on peut affirmer que le cheval espagnol est capable d'égaler les grands chevaux qui sont aujourd'hui au top du dressage.
Aqueduc romain
Real Escuela Andaluza del Arte Ecuestre
Ignacio Rambla et Evento
Yeguada de la Cartuja
Hierro del Bocado
Hernan Cortez
1485 - 1547
Christophe Colomb
1451 - 1506
Roy Rogers et son fameuxTrigger
Des peintures rupestres datant de 20 000 av. J.C. représentant une race de chevaux aux allures relevées ont été découvertes à Altamira dans le nord de l'Espagne et à La Pileta en Andalousie. Les techniques modernes de datation prouvent que le cheval espagnol descend du cheval préhistorique. Elles démontrent que les ancêtres de l'andalou sont apparus plusieurs milliers d'années avant le barbe, qui est lui-même apparu quelques milliers d'années avant l'arabe.
Il y a presque six mille ans, les guerriers de la péninsule ibérique se sont fait connaître comme étant des cavaliers accomplis. D'après les documents historiques, la cavalerie ibérique était célèbre pour son efficacité et son courage, beaucoup de leurs succès étant dus à leurs excellentes montures.Les guerriers montaient d'une main. Leurs rênes étaient détendues et n'avaient qu'une importance secondaire. Pourtant, grâce à une formation précise, les chevaux étaient rassemblés, leurs airs relevés, leurs postérieurs bien engagés, portant bien leur cavalier. Ainsi ils étaient en mesure de répondre aux moindres aides, de faire des demi-tours fulgurants, d'effectuer à tout instant des départs arrêtés et de stopper tout aussi rapidement. Les étriers étaient longs et les cavaliers étaient assis "dans le cheval". 
Au 4ème siècle av. J.C., le célèbre chef de la cavalerie athénienne, écrivain et philosophe, Xénophon, dont les traités sur l'équitation sont encore fréquemment utilisés aujourd'hui, a loué le "talentueux cheval ibérique" et Homère fait également référence à lui dans son " Iliade ", écrite approximativement 1 100 av. J-C. Les représentations artistiques du cheval espagnol de cette époque ont des ressemblances tout à fait frappantes avec l'andalou actuel.
Dernièrement, dans le cadre du championnat d'Espagne de dressage classique pour jeune chevaux, niveau 4, c'est un cheval espagnol (Gusarapo), dressé et monté par Candido Tardio Moscoso de l'élevage Yeguada El Moralejo, qui est monté sur la première marche du podium. Ce concours étant ouvert à toutes les races est jugé par trois juges internationaux.Nous sommes convaincus que l'on verra de plus en plus le cheval espagnol dans les plus hautes sphères du dressage.

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