Bohemio au eu vingt ans en 2009. Ses jambes sont impeccables, son dos également. Quand il se déplace dans son parc, il s’engage naturellement, toujours en équilibre. Depuis son apprentissage aux longues rênes, je n’ai plus eu besoin de l’attacher au bout d’une corde pour le travail au sol. Je prends une baguette (que les ânes me piquent dès la première minute...) comme indication que nous allons faire quelque chose ensemble et il se met à marcher en cercle autour de moi. Il exécute toutes les allures à la voix, en liberté, y compris le reculer et le pas espagnol. Il peut être dans un pré de plus d’un hectare et où que je me tienne, il fait le cercle autour de moi. Quand je vais le monter, je lui montre le licol et il vient mettre son nez dedans. Il garde la tête assez basse pour que je puisse fermer facilement la boucle derrière ses oreilles, puis émet un hennissement tout doux, à peine chuchoté. Au retour de notre promenade, lorsque je lui ai enlevé la selle et la bride, il reste près de moi jusqu’à ce que j'aie tout rangé, reste bien tranquille pendant que je le brosse, puis me raccompagne au portail. Depuis qu’il a atteint sa maturité physique il a toujours eu une formidable énergie qu’il maîtrise parfaitement. Je peux faire une balade d’une heure tranquillement au pas rênes longues, lui demander un arrêt prolongé et au moment où je lui demande le galop, il s’exécute sans foulée intermédiaire. Je ne ressens aucune baisse dans son tempérament, il a toujours cette capacité de démarrer à n’importe quelle allure au moindre effleurement de ma jambe ou demande vocale. 

Il est un peu frimeur. Quand nous croisons d’autres chevaux, il remonte son garrot et arrondit son encolure autant qu’il peut. Et ça marche, les gens le trouvent très beau ! 
BOHEMIO XV  étalon P.R.E.
Album de photos
Cliquez sur la photo
Bohemio XV, fils de Festival III et de Aceituna, est né le 27 juin 1989 chez Daniel Buloz à Sézegnin. Je l'ai réservé le jour où je l’ai vu pour la première fois, il était alors âgé de deux jours.
Je l’ai emmené chez moi en décembre 1989, un mois après son sevrage qu’il a passé avec son demi-frère Bandolero. Il a alors fait la connaissance de Sypal, pur-sang arabe, Apache, hongre ibérique et Bigarreau, poney, qui allaient être ses compagnons de parc durant sa croissance.
Il a appris à marcher au licol pour aller l’écurie jusqu’au parc et, durant trois semaines, je l’ai longé environ une minute par jour, juste le temps qu’il apprenne le pas, le trot et l’arrêt.

Quand il a eu sept mois, je lui ai mis la selle de Bigarreau, j’ai sanglé pas trop serré, on a fait des photos et je lui ai retiré la selle.

Comme il grandissait rapidement, je lui ai donné dans sa nourriture quotidienne un complément alimentaire à base de moelle et d’extraits de mollusques afin de favoriser un bon développement de ses cartilages.
Il a eu la gourme, j’ai eu très peur. Le vétérinaire m’a dit que c’était une maladie d’enfance et qu’ainsi il serait immunisé. Depuis, il n’a plus jamais été malade.
   
A l’âge d’un an j’ai commencé à l’emmener en promenade aux côtés de Sypal, avec juste un licol et une corde que je tenais dans ma main droite. Il a ainsi appris à marcher au bord de la route, à traverser les rivières et à franchir toutes ces choses qui ne poussent pas dans les parc, grilles, passages piétons, etc… Il a également appris les différentes allures, y compris le reculer, à la voix, en regardant faire son copain Sypal.
A l’âge de trois ans, il a passé l’inspection devant le représentant du département du Ministère de la Défense Espagnol appelé Cria Caballar et a été inscrit au stud-book comme étalon apte à la reproduction du Pure Race Espagnol. 
Cette même année, j’ai commencé à le monter. La première fois je suis montée sur son dos sans selle, au licol, pour avoir un contact direct avec lui et non au travers d’une selle. Il s’est un peu crispé, je l’ai caressé pour le rassurer, il s’est tout de suite détendu. Le lendemain on a refait la même chose pour les photos souvenir.  Quelques temps plus tard, je lui ai mis une selle, une vieille pas trop dommage et on est partis en promenade avec Apache. Le lendemain on est repartis se promener, mais cette fois juste lui et moi. Oups, on a oublié le débourrage…
A l’exception des deux semaines d’exercices d’une minute par jour quand il était petit, je ne l’ai pas longé pour éviter les mouvements néfastes à ses épaules. Pour le travail au sol j’ai préféré utiliser les longues rênes qui permettent d’avancer en ligne droite, ainsi que d'effectuer des appuyés et des changements de direction. 

Jusqu’à l’âge de cinq ans je ne l’ai jamais monté plus de vingt à trente minutes par jour pour ne pas altérer son développement physique. On faisait des petites sorties qui lui permettaient de voir autre chose que son parc et ainsi éveiller son intérêt pour ce qui se passait autour de lui. J’intégrais quelques exercices simples dans ces promenades en utilisant les champs moissonnés et chemins de terre comme carrés de dressage. Petit à petit il a pris goût à ces exercices, qu’il considérait plutôt comme des jeux et tout naturellement, son intérêt grandissant, on a pu passer à des choses un peu plus compliquées. J’ai fait attention à ne pas brûler les étapes, quitte à revenir à des choses toutes simples pour pouvoir le féliciter à la fin du travail. On est allés quelques fois au manège de la Chaumaz pour qu’il puisse travailler aux côtés d’autres chevaux. Quand les petites cavalières le voyaient arriver, elles se dépêchaient de venir s’asseoir sur un cavaletti dans un coin du manège et elles le regardaient, jusqu’à ce qu’il reparte, dans un silence religieux. Je lui ai donc appris à dire bonjour… et au revoir… en levant son antérieur droit. Succès et fan club assuré ! De là il a tout de suite compris comment exécuter le pas espagnol. 

J’ai toujours fait attention à ce qu’il soit bien engagé lorsque je le monte, en faisant la demande avec l’assiette, sans l’enfermer entre mes jambes et sa bouche. Je ne lui ai jamais mis de muserolle pour qu’il puisse bailler à son aise. 
Depuis tout jeune il souffre de dermite estivale et lorsqu’il était ferré, il se grattait si fort l’encolure avec ses postérieurs que je retrouvais des touffes de crin entre les fers et ses pieds. J’ai donc décidé de le déferrer à l’arrière, ce qui veut dire qu’il n’a eu des fers aux postérieurs que pendant deux ans. Au début je lui mettais des chaussures  pour protéger la corne quand je le montais. Ses sabots se sont bien durcis et le maréchal n’a jamais eu besoin de parer les parois, l’usure naturelle se faisant de manière parfaite. Quelques années plus tard j’ai décidé que si l’absence de fers réussissait si bien à ses postérieurs, je pouvais faire pareil avec ses antérieurs. Ce fut donc à nouveau les petites chaussures qui faisaient rigoler les copains pour aller en promenade. Les sabots antérieurs ont durci bien plus vite que les postérieurs et ses aplombs se sont améliorés. Lors de la canicule en 2003, le terrain était si dur que j’ai voulu lui remettre ses chaussures pour aller en promenade. J’ai pu en racheter, ses pieds s’étaient élargi d’une taille… 

Lorsque Bohemio a eu six ans, il a sailli Hechicera XXV, jument P.R.E. appartenant à Daniel Buloz et qui était la compagne de parc de Aceituna lorsque Bohemio était petit. Malheureusement elle a avorté de deux jumeaux quelques mois plus tard. Il a également sailli une jument croisée espagnole-arabe, pie beige et blanc. Elle a eu un superbe poulain, très typé espagnol… pie beige et blanc ! Ce dernier a hérité de la dermite estivale de son père. Je n’ai donc plus proposé Bohemio pour la reproduction.

Bohemio a vécu au parc et à l’écurie jusqu’en 2003. En hiver je le rentrais pour la nuit, en été pour  la journée. Parfois il toussait et j’ai pensé qu’il était allergique au foin. J’ai donc supprimé le foin que j’ai remplacé par de la luzerne dépoussiérée. Il toussait quand même. En hiver, j’ai commencé à lui mettre une couverture, ça n’a rien changé. J’ai supprimé l’écurie et la toux est partie. J’ai fait clôturer une parcelle de terrain à l’entrée du village et j’y ai fait poser deux boxes, dont un pour lui. La porte de son boxe est toujours ouverte, ainsi il peut rentrer et sortir comme il veut. Depuis, il mange de nouveau du foin. Ses copains de parc s’appellent Joe et Ulysse, deux jeunes ânes bruns tout poilus avec qui il s’entend à merveille et qu’il protège quand ils dorment ou quand il pense qu'ils sont en danger. En face de chez lui vivent d’autres chevaux, des hongres et des juments, qu’il voit tous les jours lorsqu’ils sont mis au parc.

LE CHEVAL
MORPHOLOGIE
ELEVAGE
LIVRES VIDÉOS
PHOTOS
BOHEMIO XV
GUESTBOOK
LIENS
HOME

                           8 mois                                                               21 ans           
 23 ans et toujours autant de succès auprès des filles...          
2013

24 ans     
2017

28 ans